Quand les tensions humaines deviennent brumeuses, la nature nous attend, impassible, prête à nous apaiser.
Cette série s'ancre dans ce besoin de fuite face aux injonctions de promiscuité. Des grandes étendues de solitude se déploient au fur et à mesure que le canal s'éloigne de Paris. C'est une invitation à la contemplation de la nature, et à la décroissance dans nos mobilités urbaines grâce à la pratique du vélo.
Ce Propriétaire me raconte qu'il désire vendre ce bateau venu de la Méditerranée, acheminé en camion du Havre à Paris.
Vue sur Bastille au bassin de l'arsenal. Notre Balade commence ici, au point de jonction de la Seine et du canal Saint-Martin.
A la croisée des mobilités, la ligne 1 du métro enjambe le canal. Au delà, le canal devient souterrain sur plusieurs kilométres.
Ce cycliste est parti le matin de Saint Ouen, petite pause téléphone insouciante le long de l'arsenal.
Ce cycliste est parti le matin de Saint Ouen, petite pause téléphone insouciante le long de l'arsenal.
Toute la partie souterraine du canal est suivie par le boulevard Richard Lenoir. Au milieu du boulevard, on y trouve 4 squares et jardins.
Côté 11eme, vers la rue Oberkampf, un bar tabac semble faire de la résistance. robin (un ami) et moi discutions avec un propriétaire de bar à 2 km de là, il y constatait la transformation sociale autour du canal ces 10 dernières années avec l'ouverture de bars attirant une nouvelle jeunesse. Quelques mois plus tard, le bar tabac avait disparu, et une réhabilitation complète du lieu avait balayé ce qui déjà était devenu de l'ancien.
Chaque petits groupes forment en cascade des petites bulles d'évasion au bord de l'eau, là où le masque est censé être obligatoire, mais où rien ne le justifie.
Sur la berge à l’ombre, les parisiens profitent des dernières chaleurs de l’été étendus sur des chaises longues déployées sur les quais.
Les Terrasses affichent une curieuse bulle d’évasion. La promiscuité avec l'urbanisme parisien est complexe. Une mince bande cyclable sépare le trottoir de la terrasse, suivi une palissade de fortune.
Absolument désireux de boire un verre, rien n’empêche l’apparition des terrasses covid, pas même les vélos et voitures lancées a pleine allure qui frôlent les vacanciers.
Passées les écluses, le canal fait une courbe et continue de remonter. On aperçoit sur l’autre rive à gauche la pelouse du jardin villemin.
Le jardin villemin à deux pas du canal saint-martin, ses pelouses vallonnées, et les amis qui bronzent, discutent, mangent un sandwich, se reposent allongés.
Les Bateaux électriques des marins d’eau douce ont le vent en poupe !
Le canal, propice a la flânerie romantique, une femme sur le bord du quai, un stylo a la main, un carnet d’écriture entre les jambes, dans l’attente que la pensée s’écoule.
On remonte par le bassin de la Villette. On approche de la « Golden Hour », c’est l’heure de l’apéro sur les bords du canal de l’Ourcq.
Et si la prévention contre la baignade non encadrée a été renforcé cette année, elle n’empêchera pas les intrépides plongeurs d’impressionner ses spectateur-trices.
L’ambiance change en passant d’une rive à l’autre. Si les familles se retrouvent côté rive gauche au parc de la Villette avec les grandes étendues d’herbe ensoleillées, côté rive droite, à l’ombre des regards on y découvre un côté davantage underground, avec des chants populaires, à deux pas du cabaret sauvage et de la péniche cinéma.
On s’appelle ?
Chemin de Halage à Pantin, les vélos cheminent à travers la végétation. Les lampions de la Guinguette Des Grandes Serres vont bientôt s’allumer ✨
Il y a foule. Les magasins généraux étaient des entrepots industriels pendant tout le XXe siècle. Le batiment est resté inoccupé de 1995 à 2012. Quand j’étais à vélo, enfant, sans en connaître l’histoire, c’était un repère visuel emblématique à Pantin, je savais que je m’approchais de Paris. Les graphitis multicolores ont laissé place à une splendide façade monochrome, et la vie nocturne ressemble à s’y méprendre à Paris.
Il y a foule. Les magasins généraux étaient des entrepots industriels pendant tout le XXe siècle. Le batiment est resté inoccupé de 1995 à 2012. Quand j’étais à vélo, enfant, sans en connaître l’histoire, c’était un repère visuel emblématique à Pantin, je savais que je m’approchais de Paris. Les graphitis multicolores ont laissé place à une splendide façade monochrome, et la vie nocturne ressemble à s’y méprendre à Paris.
On aperçoit à travers la végétation, le magasin de dépôt low-cost Batkor.
C’est la Golden Hour, le soleil se rapproche de l’horizon, donnant une texture surréaliste sur la voute d’un pont avec les reflets dorés dans l’eau.
Quels sont les fruits de saison en septembre ? Un père cueille des mûres le long du canal, accompagné de sa fille.
Arrivée à la Prairie du Canal, côté canal. Lieu alternatif de détente, festif, situé sur une friche. Si les immeubles de Bobigny ne ravissent pas le regard pour leur urbanisme utopique du siècle dernier, les alentours du canal offrent de larges aires de promenades, et de quiétude. Relativement proche d’un arrêt de la ligne 5 du métro, les parisiens n’hésitent pas à franchir le périph pour des soirées dépaysantes.
Vision du canal et de sa piste cyclable au niveau de Bobigny. On peut apercevoir à droite de nombreux murs avec des graphitis, les zones industrielles, et lieux de dépôts en tout genre sont très présents. Toute cette partie semble à vélo très transitoire, avec peu d’accès direct sur des lieux résidentiels aux alentours.
Le Canal, ce n’est pas uniquement des passerelles parisiennes datant d’un siècle. A Bobigny, les berges de l’Ourcq offrent un paysage radicalement différent de celui de Paris, bien plus moderne. La Passerelle Pierre-Simon Girard a été inauguré en 2014, elle relie le Parc de la Bergère à La ZAC Ecocité-canal de l’Ourcq. Sur l’emplacement d’anciens entrepôts, après une dizaine d’année de chantier, les habitants commencent à investir ce nouveau quartier.
On peut aussi se muscler les bras le long du canal 🚣🏻♀️ !
Le bal des cyclistes, la piste serpente à Pantin.
Les Grands Moulins de Pantin, bâtiment marquant à l’orée du périphérique, datent de la fin XIXe siècle, vestige industriel, ils sont réhabilités dans les années 2000. Vue à deux pas de la Mairie de Pantin depuis le pont.
Aménagé dans les années 90, le tronçon original de la piste cyclable au niveau de Bondy a souffert du temps. Les arbres jeunement plantés à cette époque, ont grandit, et leurs racines ont déformées la voie. Cette photo a été prise il y a quelques semaines. A présent, au mois d’octobre 2020, des travaux de rénovation ont enfin commencé, au grand dam des vélo-tafeurs.
Petit passage vers l’hopital Jean Verdier à Bondy, reliant le chemin de halage aux habitations.
Le pont de Bondy, carrefour de grande importance, à côté du canal de l’Ourcq à Bobigny. On y voit un vestige austère d’un urbanisme daté. Le lieu s’apprête à subir une impressionnante métamorphose avec l’arrivée de la future ligne 15 du métro.
Méconnue de tous, à l’abris des regards, une voie désaffectée non repertoriée sur les cartes, relie le canal de l’Ourcq à l’avenue Paul Vaillant-Couturier à Bobigny.
La passerelle piétonne Romy Schneider à Noisy-le-Sec est inaugurée le 30 novembre 2019. Située à quelques centaines de mètres de la passerelle Pierre-Simon, quelques barrières métaliques de chantiers subsistent toujours. Les alentours sinueux de la passerelle sont pensés pour l’accessibilité. Pour l’anecdote, la passerelle vient s’insérer dans un parking désaffecté où j’ai passé mon extension de permis B pour 2 roues en 2016, le décor a depuis bien changé.
Il ne manquait plus que les rollers à l’appel pour compléter la richesse des usages de cette piste cyclable. A l’écart des voitures, quoi de mieux pour prendre confiance et s’élancer.
10h du matin, le soleil s’élève à l’horizon, et illumine ces trois maisons dont le reflet donne une impression magique sur le canal de l’Ourcq. Sur leur balcon, à l’ombre sous un parasol, une famille prend son petit-déjeuner.
Vue aux Pavillons-Sous-Bois de la nouvelle passerelle Anatole France, inaugurée en 2014. Elle permet de relier le sud et le nord de la ville, sa construction a été pensé pour relier le nouveau collège Anatole France.
Vue aux Pavillons-Sous-Bois de la nouvelle passerelle Anatole France, inaugurée en 2014. Elle permet de relier le sud et le nord de la ville, sa construction a été pensé pour relier le nouveau collège Anatole France.
C’est la fin de l’après-midi. Chemise classe, sac à bandoulière noir, cet homme rentre de son travail, sur sa trottinette électrique, le long du canal de l’Ourcq. Une vision idyllique, élégante et moderne du trajet travail-domicile.
Il est 8h25, Lara arrive sur le canal de L’ourcq. Habitant à Pavillons-Sous Bois, elle va à son stage à l’Hopital d’Avicennes à Bobigny.
Rouler dans la nature, sans rien d’autre, et pourtant si proche de la ville, un moment suspendu de joie.
Bien heureux ceux qui disposent d’un petit passage secret au fond de leur jardin, qui relie le canal. Fraichement coupées, les branches déblayées sont encore perceptibles près de cette porte.
Vue du Canal à Aulnay-Sous-Bois
L’écluse du canal de l’Ourcq à Sevran. Lieu des balades de mon enfance.
La friche Kodak le long du canal de L’Ourcq à Sevran. Une zone gigantesque où la nature a reprit ses droits, ouverte au public, dans l’expectatif depuis 2 décennies. L’Usine Kodak arrivé dans les années 20 dynamisait toute la ville jusque dans les années 70 avant de fermer suite à la chute d’activité du géant de la pellicule. Le groupe scolaire Victor Hugo où j’ai été, fut construit dans les années 20 suite à l’arrivée de familles d’ouvriers, au milieu des années 90, dans la cour de récréation, nous pouvions voir les grues détruire le batiment. Le long passé industriel, avec ses produits chimiques enterrés dans le sol, a rendu le site inconstructible malgré les multiples projets de dépollution. La nature a reprit ses droits aujourd’hui, et les balades dans ce lieu sont toujours source d’excitation.
Les Kayaks s’apprêtent à passer sous un des rares ponts sevranais enjambant le canal de l’Ourcq. Source d’un traffic automobile d’importance aux heures de pointe.
Un groupe scolaire fait du kayak un bon matin ensoleillé sous le pont du centre de Sevran enjambant le canal de l’Ourcq.
Vue du canal de l’Ourcq depuis le pont au centre de Sevran. Un groupe de personne fait de la marche nordique le long du canal.
On s’approche du parc de la Poudrerie à Sevran. Les arbres encerclent la piste cyclable, et la lumière tamisée à l’orée de cette percée fait cligner les yeux avant de s’habituer à la pénombre des arbres.
1h30 de vélo sépare le périphérique à Paris de cette vision de paradis. Une fois sur la piste cyclable après la Villette, aucun feu rouge, que des arbres verts. Le décor a bien changé depuis les bars branchés de Pantin, on est pourtant toujours le long du canal de l’Ourcq.
Un petit écureuil au parc de la poudrerie à Sevran, près du canal de l’Ourcq.
Arrivée en vélo au parc de la Poudrerie à Sevran en toute tranquillité par le canal de l’Ourcq.
Les chemins en arc de cercle du parc de la poudrerie, convergent vers ce bâtiment central. C’est l’heure du déjeuner, les piques niques côtoient les raquettes de badminton. Les deux vélos bleus dénotent. Ces vélibs parisiens à assistance électrique témoignent d’un nouveau rayonnement du canal. Symbole parisien du XXie siècle, ils sont à l’image des virées dominicales en bord de Marne d’il y a 50 ans.
Les grandes pelouses du parc de la poudrerie sont les lieux de rendez-vous des amis, et de la famille. Les enfants peuvent y courir en toute liberté.
Le canal de l’Ourcq est plat jusqu’à la poudrerie, propice aux déambulations de vélo enfantins, et de poussettes. Au delà, les jambes musclées travaillent à la suite d’une succession de montées et de descentes sur plusieurs kilomètres.
Au delà le parc de la Poudrerie, la forêt ne s’estompe pas. Un mur d’arbres se dresse de part et d’autre du canal. Fin rempart entre la ville et le canal. Au delà Sevran, un cap symbolique de la balade est franchi, l’affluence des promeneurs est moindre, le répit près de l’eau n’en est que plus silencieux.
Pour aller à la passerelle du même nom, le passage Florimont serpente entre la ville et le canal de l’Ourcq à Tremblay. Des lampadaires s’y dressent, comme les vestiges d’une ville engloutie par la végétation.
Blotti dans la végétation rive droite à l’opposé de la piste cyclable, j’observe discrètement les promeneurs faire une halte pour s’enquérir de leur destination.
Perdus dans la nature, entre deux branches, deux cyclistes apparaissent le long de la berge.
Malgré ses apparences de lieu idyllique, le canal traverse un milieu urbain très dense. Les villes s’enchainent sans discontinuité, Et là, en sortie de Villeparisis, l’horizon se dégage, enfin... presque. Cachez moi ces lignes à haute tension que je ne saurez voir. Elles déchirent le paysage à l’abris des regards, symbole visuelle d’une nouvelle transition dans notre balade.
L’infiniment petit et l’infiniment grand, balade à pied le long du canal de l’Ourcq au pied d’un pylône électrique.
Tracer son chemin à vélo tandis que Les lignes rayent le ciel.
Petite marche à l’ombre des cerisiers le long du canal de l’Ourcq à Claye-Souilly.
Un château d’eau à l’horizon, des arbres alignés avec élégance, et la solitude le long du canal de l’Ourcq à Fresnes-Sur-Marne
Les arbres soigneusement alignés le long du canal de l’Ourcq font l’objet de toutes les attentions.
À une certaine distance de Paris, chaque passant qui se croise se dit bonjour. L’artère fourmilière et anonyme laisse place à un mince chemin familier.
Prendre son vélo, échapper à tout, et laisser ses sens émerveillés. Le canal de l’Ourcq habituellement bordé d’arbres parallèles suivi d’une route laisse place à l’immédiateté de cette étendue verte.
Au dessus des têtes, un petit avion survole le canal de l'Ourcq en direction de l'aérodrome Meaux-Esbly.
Traversée de Villenoy (proche de Meaux), je tourne la tête, une dame enfourche son vélo, je la vois à mi chemin entre le canal et le chateau d'eau.
Accès dérobé jusqu'au canal de l'Ourcq à Villenoy, avec ses deux chaises.
Bouteille de vin à la dérive.
De retour à Fresnes sur le chemin du retour en fin d'après-midi, une couple bronze près de l'écluse.
Les Écuries des Tillets à Fresnes le long du canal de L'Ourcq.
La nature continue de prendre le dessus à Claye-Souilly. Hormis le centre-ville, ce sont les rivières, les bois marécageux, et les champs qui sillonnent les alentours du canal. Pas de rue adjacente permettant de rejoindre un pâté de maison. La temporalité s’allonge, et les kilomètres s’enfilent à l’écart de la ville.
Retour de balade entre amis peu avant d’arriver à Claye-Souilly.
Le canal est un lieu idéal pour respirer un air apaisant à l'écart de la ville.
Arbre déraciné, couché d'une rive à l'autre.
L'arbre déraciné barre la route aux rares voyageurs fluviaux. Laurent sur son bateau, à l'allure héroïque, se fraie un chemin, et casse à main nu les branches faute de mieux.
Laurent a réussi, non sans mal, à s'extirper de l'arbre déraciné, et le voilà qui arrive à Mareuil-sur-Ourcq à bord de Galti (hommage aux noms de ses enfants). Nous sortons de l'Ile-de-France, et arrivons en Picardie, toujours le long du canal de l'Ourcq,
En se rapprochant de l’amont, le canal de l'Ourcq serpente.
Au 2eme jour de mon exploration, Xavier est venu m'acompagner à vélo.
Bonne sieste Xavier !
Des hautes herbes qui estompent la rive, rendant mystérieux, impénétrable ce lieu sans mouvement.
Vers Paris, tout foisonne. 100km plus loin, on perd tout repère et le regard plonge dans l'indicible.
Vers Paris, on se repère le long du canal, grâce à un pont, une maison, un immeuble . A 100km en aval, on perd tout repère et le regard plonge dans l'indicible.
"C'est une peinture ou une photo ?"
Arrivés à la dernière ville du canal. On prend conscience du chemin parcouru.
Une écluse ralentit le bateau de Laurent. Il doit la dévérrouiller à l'aide d'une clef. Pendant ce temps là, une classe d'école avec leur maîtresse traverse le canal par la porte de l'écluse.
L'écluse a déversé son eau, le bateau peut continuer son chemin vers le tout début du canal qui n'est plus très loin.
La Bateau Galti s'élance sous les arbres, avant de disparaître une dernière fois après un virage à l'horizon.
Arrivé à Port aux Perches, destination finale. Le canal commence à ce niveau là, pour se jeter dans la Seine à Paris 130 km plus loin. Mon père m'appelle au téléphone à ce moment précis, je lui dis que j'ai réussi à atteindre le bout du canal.
